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Ce coup de téléphone qui m’a mise k.o.

Lorsque le téléphone sonna un 26 décembre 2006, j’étais loin d’imaginer que ma vie allait s’écrouler encore un peu plus

 
Agoraphobe depuis déjà 10 ans, je menais une vie difficilement épanouissante.
J’avais quitté ma relation de couple (8 ans de vie commune) où rien n’allait plus et je m’étais installée dans un nouvel appartement.
Ma vie de célibataire me plaisait, bien que je stressais encore énormément pour mes sorties.

Je travaillais dans une grande agence de voyages depuis plusieurs années en tant que responsable de département et
j’avais une équipe à gérer. Je faisais les trajets en voiture tous les jours (10km) et je rentrais rapidement chez moi après le boulot, histoire d’éviter le monde ou les sorties entre collègues. J’avais toujours mille excuses. Je me dépêchais toujours autant pour faire mes courses et ma voiture m’était devenue indispensable pour me déplacer. L’idée d’être à pied ou de prendre les transports publics me stressaient. Je sortais pas mal mais tout était organisé, planifié et je n’étais pas vraiment dans le « moment présent » ni dans la sérénité. Personne ne savait réellement de quoi je souffrais.

Au lendemain de Noël vers 19h30, le téléphone sonna à la maison. Ce coup de fil m’a mise k.o. sur le champ.

Ma tante (avec laquelle je n’avais plus vraiment de contacts) me dit d’une une voix glaçante :
« Salut Séverine, ca va? »

J’ai eu à peine le temps de répondre « euh oui, salut, merci et toi ? »
qu’elle rajouta : « j’ai une mauvaise nouvelle à t’annoncer… ton papa est mort ».

Baaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaam………………. prends ça dans la tête…. joyeux après Noël !

Comment ça ? Il est mort ? De quoi ? Quand ? Pourquoi ? J’étais sous le choc et je ne parlais plus.

Elle ajouta : « ton papa est décédé seul chez lui, il ne s’est pas réveillé. Ca fait quelques jours d’ailleurs. Je te le laisse informer ton frère et on se donne rdv
demain chez ton oncle pour organiser la suite, d’accord ? Courage! » Et elle boucla.
 

Ma vie s’est comme figée

J’étais sans voix. Comme un boxeur qui venait de prendre un coup, j’étais k.o. J’ai pleuré. Beaucoup. Oui. A la fois, j’étais comme soulagée et à la fois j’étais si triste. Quel drôle de sentiment.

Pourquoi soulagée ? Parce qu’avoir un papa alcoolique depuis l’adolescence, c’est usant et inquiétant. Je pensais toujours au pire qui pouvait lui arriver. Je n’étais jamais tranquille. Souvent on m’appelait en urgence, pour venir soit le chercher soit juste pour m’informer qu’il était de nouveau dans une sale période. Il habitait dans un petit village et tout se savait. J’avais peur qu’il lui arrive quelque chose. J’étais inquiète lorsqu’il ne répondait pas au téléphone et déprimée quand il m’appelait car il était rarement sobre. J’étais malheureuse pour lui et en même temps, j’en avais marre de devoir m’inquiéter pour lui.
Je n’avais pas d’excellentes relations avec mon père. Mon père est devenu un homme malheureux dès le décès de son propre père. On ne se comprenait pas. Il n’était pas tolérant, peureux et dictait sa loi par la parole. En fait, il était tellement mal. A mes 25 ans, je l’ai aidé à se sevrer de l’alcool. J’étais la seule de la famille à le faire. Je lui rendais visite aux soins intensifs de l’hôpital tous les jours. Je faisais ça pour lui. J’étais agoraphobe mais j’étais là. Malheureusement, quelques années plus tard, il recommença à boire. C’est une maladie l’alcoolisme. Il est mort chez lui, de mort « dite naturelle » à l’âge de 57 ans, seul. Après son départ, pendant des mois, j’avais peur de m’endormir et de ne pas me réveiller, comme lui. Et si c’était génétique ?
 
Une année auparavant, ma mémé, la plus fantastique des mémés de la Terre avait décidé de « partir » en décidant de ne pas se réveiller. Je ne savais pas que c’était possible ! Le diagnostic d’Alzheimer commençait à la rendre folle. Huit mois après le décès de ma mémé, mon pépé (son mari), mariés depuis plus de 60 ans, passait lui aussi de l’autre côté. Alzheimer l’avait rendu si faible. Lui qui était mon champion de ski, de tir et de sports en tout genre n’était plus. Je n’ai pas pu assister à son enterrement car j’étais au Brésil pour le travail.
 
Vous savez ce que ça fait de perdre plusieurs proches et d’être confrontée à l’absence, la mort, la tristesse, le deuil ? Je suis certaine que oui. C’est tellement bouleversant.
 
A partir de là, c’est soit on s’enfonce, soit on décide de vivre et d’améliorer ce qu’on peut améliorer. J’ai décidé de vivre et d’arrêter de me plaindre.

Il m’a fallu encore le décès d’un ami proche en 2008 pour définitivement envoyer bouler mon saboteur et tout ce qui ne faisait plus de sens dans ma vie.
Impossible de faire machine arrière. Je ne stagnerais plus. Plus jamais. C’était une promesse à moi et à ceux qui sont partis trop tôt. Je vivrais jusqu’au dernier jour à fond et je ferais de mon mieux.

 

Mon premier voyage seule

Si vous avez déjà lu mon livre, vous savez que je suis partie seule en Asie en 2010. J’ai commencé à voyager seule. De plus en plus et de plus en plus loin. J’ai rattrapé une partie du temps perdu quand j’étais coincée entre 4 murs à avoir peur d’avoir peur. Je me suis formée sur Internet, j’ai créé 2 blogs, l’un de voyages et l’autre sur l’agoraphobie. J’ai créé des formations en ligne pour venir à bout de ce dérèglement émotionnel et j’ai décidé d’aider les autres. J’ai participé à plusieurs émissions de radio en Suisse, France et au Québec. Certains journalistes m’ont contactée pour parler du sujet et j’ai créé une chaîne YouTube pour rassurer les gens. Il est possible de se sortir de ce dérèglement émotionnel. 

Je me suis rendue compte que j’avais beaucoup à offrir. Mieux qu’un psy qui a étudié dans les livres ! Je l’ai vécu. J’ai appris et pratiqué des techniques pour me libérer de mes peurs, j’ai accumulé des connaissances sur le mécanisme des peurs mais aussi sur mon propre pouvoir de création ou de destruction. Notre MINDSET (état d’esprit).

Je me suis lancée dans l’entreprenariat, le webmarketing, être Freelance pour pouvoir travailler de n’importe où, le comble pour une ex-agoraphobe, non ? Je voulais m’installer au Québec avant 2020 sans succès. Je suis partie plusieurs fois au Québec mais aussi en Californie, aux Antilles, au Mexique, en Grèce et ma vie entière est devenue une Aventure (avec ses bons et ses moins bons côtés!).

Accepter le jeu de la vie, mettre en place des stratégies pour arriver à mes buts (rêves) et vivre ! Voilà ma devise.

Ne perdez plus une minute.
Arrêtez de souffrir à cause de vos peurs et vivez.
Les regrets sont trop douloureux.
Il y a une urgence à vivre.
Arrêtez de gâcher votre temps.
Je suis libre et en vie. Et vous ?
 
A la mémoire de mon père, de ma mémé, de mon pépé, de Michel et de Jacques.
 
LOVE
Séverine
 

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5 commentaires

  1. gino a dit :

    merci severine oui il faut vivre . continuez vous etes forte courage .gino qui ne vous oublie pas .

  2. Caro a dit :

    Je tombe par hasard sur votre site en surfant comme souvent à la recherche d’articles sur l’agoraphobie…Merci pour toutes ces astuces, ces conseils, ces partages. Pour moi ça a commencé il y a 10ans. On espère qu’avec le temps on va finir par s’y faire et «vivre avec» mais en fait non 🙂 puis comment faire comprendre aux autres que toute activité est une épreuve et non un plaisir… je pars de 0 mais je suis bien décidée à changer les choses, pour moi, pour mes enfants et pour ma vie en générale et en conservant précieusement le nom de votre site 😊 bonne soirée à vous 😊

    1. Séverine Cherix a dit :

      bonjour ! merci de votre message. Il n’y a pas de « hasard » selon moi. Ravie que vous m’ayez trouvée. S’y faire ?? non, jamais! vous êtes capable de bien plus que vous le pensez. Téléchargez les e-books et lisez un maximum de choses sur le sujet de personnes qui s’en sont sorties. Il existe de belles formations en ligne aussi et des accomapagnements privés en ligne si besoin. Tout est sur mon site et dans mon livre. Belle journée !

      1. Caro a dit :

        Merci pour votre réponse et vos encouragements 😊😊 je m’attelle à la lecture et reprends un peu espoir. Belle soirée

        1. Séverine Cherix a dit :

          Tant qu’on est vivant, il y a de l’espoir ! et même des solutions rapides ! Belle journée à vous ! Au plaisir de vous accompagner à travers l’une de mes formations en groupe ! Ne lâchez rien !

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